Interview d’un journaliste
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Les élèves de l’enseignement d’exploration "Littérature et société" ont réalisé 3 interviews dans le CDI de notre lycée. Les vidéos réalisées ont été retranscrites.
Bonjour Monsieur, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Sébastien, j’ai 35 ans, je suis journaliste depuis 10 ans, actuellement à Libération.
Vous êtes journaliste, en quoi consiste ce métier ?
Vaste question ! Mon métier consiste à informer les gens, à leur rapporter des faits avérés, avec le plus de neutralité possible, par écrit, par vidéo, par le son.
Quel est votre parcours scolaire ?
J’ai fait un bac S, puis la Fac pour finir par un master de journalisme.
Pourquoi vous spécialiser dans la politique ?
J’ai commencé par le sport mais je trouvais ça réducteur. Alors je suis passé à la politique car je trouvais important d’informer les gens pour qu’ils puissent voter en connaissance de cause, selon les personnes pour qui on vote, leur parcours, leurs contradictions.
Le journalisme sportif est très différent du reste de la presse, plus littéraire, plus écrit et avec plus de parti pris, moins de neutralité. Le compte-rendu doit être fait très rapidement, en temps réel. En politique, je ne peux être supporter du parti sur lequel j’écris.
Quelles sont vos années d’expérience ?
J’ai commencé par faire 4 ans dans le sport puis 6 ans dans la politique. J’ai travaillé à France-Télévision, Europe 1, Libération, sur des sites internet.
Avez-vous des horaires précis ?
Aujourd’hui, j’ai commencé à 6h. Dans un quotidien les gens arrivent quand ils veulent, ils doivent seulement boucler leur article pour le soir.
A quoi ressemble une journée typique de journaliste ?
Cela dépend du support ! Sur les sites internet, les horaires sont cadrés, alors que dans la presse écrite, on est libre tant qu’on rend son article à temps.
Quelles sont les personnalités politiques que vous avez croisées et la plus marquante ?
Ouh, c’est dur comme question ! J’ai couvert la campagne de François Hollande en 2012. Après, j’ai côtoyé les ministres actuels, notamment le ministre de l’écologie qui était député avant et que je connaissais bien à l’Assemblée. La plus marquante est Valérie Pécresse qui est assez impressionnante et a beaucoup de charisme. Ça m’a surpris.
Devez-vous souvent partir en déplacement ?
En politique, je vais surtout à L’Assemblée Nationale, ce qui représente des déplacements limités. En sport, je voyageais plus, par exemple quand j’ai couvert un championnat d’Europe de basket, 3 semaines en Pologne.
Êtes-vous souvent confronté à des urgences ?
Oui, mais ça dépend de la temporalité des médias. Si on publie tous les matins une newsletter à 10h, une nouvelle qui tombe à 16h n’est pas urgente, par contre le matin, il y a un devoir de réactivité dans les 10 minutes quitte à développer plus tard, par exemple quand il y a une démission au gouvernement. On travaille souvent dans l’urgence, on n’a pas le temps de prendre les choses en amont.
Nous avons étudié les fake news ; êtes-vous souvent confrontés à elles ?
En politique oui, en sport moins. Les militants politiques tordent la réalité dans leur sens et dans les réseaux sociaux. Il y a beaucoup de fake news qui tournent, ça fait partie de notre travail de vérifier l’information, et si elle est fausse, de dire pourquoi.
Selon vous, qu’est-ce qu’un bon journaliste ?
Un bon journaliste est honnête avec les faits et ne montre pas ses opinions. Il doit avoir beaucoup de culture et suivre l’actualité pour être toujours au courant. Il doit surtout être solide sur ses sources, recouper ses infos pour avoir confiance en elles.
Avez-vous des anecdotes à raconter ?
En sport, quand je couvrais Laurent en Pologne, je faisais une chronique-vidéo avec le capitaine de l’équipe de France, et la veille du quart de finale, le staff de l’équipe ne voulait pas d’interview, aussi m’étais-je faufilé le plus discrètement possible avec ma grosse caméra sur l’épaule, pour mon rendez-vous avec le joueur chambre 330 au troisième étage et y faire ma vidéo un peu pirate…
En politique, je me suis retrouvé cet été face à François De Rugy, le ministre de l’écologie, sur une plage de Bretagne… Comme je le connais depuis des années, c’était assez cocasse de se retrouver ainsi !
Merci de cette interview